Témoignage de Elisa Bertin

Juillet 2020

Témoignage Elisa Bertin, infirmièreà l’hôpital Ste Anne

Je m’appelle Elisa Bertin, j’ai été élève au lycée Costebelle de la seconde à la terminale. Je serai fraîchement diplômée en tant qu’infirmière le 17 juillet.

J’ai d’ailleurs dès la seconde opté pour l’option Biotechnologies. C’est grâce à ma professeure de Biotechnologies Mme Chodat que je me suis finalement orientée vers cette filière STL option Biotechnologies. Ayant dans l’idée de devenir infirmière elle m’a expliqué tous les avantages que pouvaient avoir ce choix de filière en rapport avec les études de santé. Je me suis donc lancée.
J’ai donc débuté mes études d’infirmière à la suite de l’obtention de mon concours d’entrée (Parcoursup maintenant).

C’est lors de ma troisième année que la crise sanitaire du coronavirus fait son apparition. Je m’apprêtais à effectuer un stage dans une structure de pédopsychiatrie. Suite à la nécessité de renforts dans les hôpitaux j’ai été redirigée vers l’hôpital St Anne en neurochirurgie. J’ai enchaîné différentes fonctions d’abord aide-soignante de nuit (une fois la première année validée nous obtenons la fonction d’aide-soignante), puis je suis repassée de jour en tant que « stagiaire » infirmière de 3ième année. Je mets le mot « stagiaire » entre parenthèses car au vu des circonstances cela n’avait plus le goût d’un stage. J’ai fait des semaines à rallonges ne comptant plus les heures et me donnais pleinement au service et à l’équipe.


Les familles ne pouvaient pas venir voir leur proche malade, ou accidenté, cela était une chose très délicate car, en neurochirurgie, le patient peut voir sa santé très vite se dégrader. Ce qui m’a marqué dans cette crise est la beauté de l’humanité et le retour aux choses fondamentales de la vie.  L’humanité que l’on a su garder et alimenter malgré tous les interdits et toutes les règles sanitaires établies pour le bien être des patients. Nous avons initié les patients à la télécommunication à l’aide de tablettes et d’appels vidéos, nous avons également reçu tellement de présents et de gourmandises de la part de ces familles. Nous essayons par tous les moyens de palier au maximum au manque de visite : de la musique le matin, des brioches pour le dimanche, des moments de pauses et de discussions que l’on s’obligeait à s’accorder dans la journée auprès de nos patients les plus en demande. Nous avons également vécu de grands moments de tristesse mais également d’émotion lorsque pour des patients en fin de vie nous autorisions finalement à ce que leurs proches leurs rendent visite, les touchent, leur prennent la main ou les embrassent... Toutes ces choses si futiles mais si importantes au bien-être de nos patients même dans leurs derniers instants.

L’entraide entre soignants, patients et familles de patients fut d’une incroyable beauté. C’est « grâce » à cette crise que j’ai pu me rappeler encore une fois pourquoi j’ai choisi cette voie et je ne la changerai pour rien au monde.
Voilà merci beaucoup
Elisa Bertin